Babacar, un simple fait divers ?

La première chronique d'Acrimed35 pour Canal B a été diffusée hier dans l'émission Le Plan B. Vous pouvez la réécouter en cliquant ici (à partir de 10:20).

2 commentaires:

  1. Je voulais vous envoyer un mail, mais je n'ai pas trouvé votre contact.

    Cette chronique était tout simplement aberrante.

    Passons sur la sous-science qui consiste à faire croire à une analyse objective, basé sur l'utilisation de tel ou tel mot par tel ou tel média. C'est nul et non-avenu comme exercice.

    Ce qui est plus grave, c'est de porter un discours militant, mensonger, en le présentant comme scientifique.

    - Babacar était manifestement psychotique et en pleine bouffée délirante. Armé d'un couteau, il avait déjà blessé son colocataire. Voilà les faits.
    - Offrir une lecture raciale d'un fait divers comme vous le faites est précisément ce que SOS Racisme reproche à Eric Zemmour.
    - Heureusement que ce ne sont pas des militants comme vous qui décident des procédures, et que le personnel soignant n'est pas envoyé en blouse s'occuper d'un psychotique armé d'un couteau. Heureusement que les forces de l'ordre prennent les choses en main. Vous êtes tranquillement en train de deviser derrière votre bureau, vous jouer avec de la monnaie de singe, mais derrière, ce que vous appelez de vos voeux, c'est d'exposer le personnel soignant à des situations dangereuses.

    Et surtout, en définitive, ce que vous faites, plus par bêtise que par volonté réelle, gageons-en, c'est de monter toujours plus les communautés les unes contre les autres, d'aggraver la fracture sociale. D'expliquer, encore, toujours, que la société française est raciste et xénophobe. Vous ne voyez donc pas que c'est ce qui pousse des jeunes paumés à se radicaliser ? Que les rangs de Daesch sont remplis de jeune maghrébins à qui on a rabâché ce discours et qui ont fini par haïr notre société ? Et comment leur en vouloir, avec le tableau que vous en faites ?

    Se prétendre "Observatoire Critique" et livrer des analyses d'une telle pauvreté, ça semble surréaliste. Quand on s'auréole d'un tel titre, on essaie de se hisser à sa hauteur et on s'enterdit d'utiliser cette tribune comme un tract politique !

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  2. Bonjour et merci d’avoir écouté notre chronique. Au vu de votre commentaire, nous souhaitions vous répondre pour éclaircir certains points que vous ne semblez pas avoir saisis.

    D’abord, rappelons que nous ne sommes pas infaillibles. Mais sachez que nous faisons de notre mieux, bénévolement, pour mettre en lumière ce qui est « aberrant » – comme vous le dites si bien – au sein du monde médiatique. Manifestement, notre action reste nécessaire, surtout à la lecture de votre message.

    Contrairement à ce que vous avancez, ne passons pas sur l’analyse des mots utilisés par les médias : nous pensons que les mots ont leur importance. Ils sont l’un des outils les plus importants utilisés par les journalistes. La richesse du vocabulaire de la langue française doit leur permettre de choisir des termes adaptés et pertinents.

    Vous nous accusez de prétendre tenir un discours scientifique, chose que nous ne faisons pas. En ce sens, on peut dire que vous n’avez pas compris notre démarche. Vous nous accusez de porter un discours militant, c’est-à-dire un discours « qui lutte, combat pour une idée, une opinion, un parti » (cf. Larousse). Sachez que nous l’assumons entièrement. Nous portons une critique des médias indépendante, rigoureuse, sans complaisance. Nous œuvrons pour une information de qualité, indépendante économiquement et politiquement.

    Le récit médiatique des faits a évolué au fil du temps. En effet, certains termes employés au départ n’étaient pas adaptés à la situation et ont été ajustés plus tard. Mais sur le moment, nous faisons face à une information critiquable parce qu’en partie erronée, partiale (car basée principalement sur la version policière) et dramatisée.

    Apprenez que le racisme est présent dans notre société (et nous dénonçons cela). En aucun cas, nous ne sommes la cause de cette ségrégation. Nous posons juste la question de la potentialité que les médias puissent évoquer ces faits de société, voire d’en aborder les causes.

    Peut-être avez-vous raison en disant qu’il n’est pas judicieux d’envoyer du personnel médical formé dans ce type de situation, mais qu’il est bien préférable de tuer une personne en détresse psychologique. N’étant pas compétents dans ce domaine, nous ne pouvons pas nous engager davantage. Cependant, nous nous demandons si les médias n’auraient pas dû interroger cette problématique.

    Nous nous demandons pourquoi les médias conventionnels n’élaborent pas de réflexion quant aux inégalités sociales alors que certaines institutions mettent leur existence bien en évidence (cf. par exemple l'Observatoire des inégalités). Tout comme nous le faisons au sujet des discriminations (comme nous l’évoquons plus haut) et des pratiques policières en France (nous vous invitons d’ailleurs à prendre connaissance du rapport produit par l’ACAT*).

    Nous accuser d’être à l’origine des dérives radicales, c’est, dans le meilleur des cas, être bien ignorant. Évoquer les causes du malaise sociétal permet de cibler les problèmes et ainsi de mieux y répondre. C’est ce que nous pensons faire, et en aucun cas nous ne sommes à l’origine de ce phénomène.

    Cordialement,
    Acrimed 35.

    *https://www.acatfrance.fr/public/rapport_violences_policieres_acat.pdf

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